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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 18:00

francois-hollandeUn accès de lucidité cette semaine chez Fabius : en 2013, la croissance devrait être aussi nulle que l’est le gouvernement. Alors on continue de taper dans le portefeuille de ceux qui ne votent pas socialiste. Et Valou qui (re)fait des siennes : petit worst of de la semaine en Hollandie…

Rendez le pognon ! Le gouvernement est face au casse-tête au devant duquel sa politique clientéliste absolument contre-productive l’a conduit : où trouver l’argent qu’il manque pour rester à peu près crédible en Europe et dans le monde !

Mardi, c’est Fabius qui a ouvert le bas sur les révisions de la croissance française : nous devrions être autour de 0,2% de croissance du PIB. Fabius parle d’économie ? Logique, tellement l’économie est une affaire étrangère pour le gouvernement ! Peu importe, en langage socialiste, ça veut dire qu’on vient de toucher violemment le front de la récession… Et puis l’équipe de peintres s’offre un savoureux exercice de couacophilie, tout le monde au gouvernement balançant aux médias son propre taux de croissance prévisionnel… en attendant la mise à jour de Bruxelles qui devrait être un zéro tout rond. Ridicules, amateurs, dangereux irresponsables !

Mais même à 0,2%, cela veut dire que le déficit sera plutôt autour de 3,6% du PIB par rapport aux 3% attendus par nos partenaires et sur lesquels Normalito s’était engagé. Ce qui veut dire que le gouvernement doit trouver, au bas mot, 5 milliards supplémentaires pour éponger… 5 milliards qui s’ajoutent aux 10 milliards de baisse de dépenses par an annoncés jusqu’en 2017 et aux 10 autres milliards nécessaires au financement du dispositif compétitivité. Ce qui veut dire que dès cette année, 2013, il faut que le gouvernement trouve entre 25 milliards et 30 milliards d’économies toutes choses égales par ailleurs… Ce qui est déjà une prévision à revoir car compte tenu de l’explosion du chômage, les comptes sociaux vont virer au rouge vif tendance noire… Mais on n’a pas encore l’idée d’une ébauche d’un début de précision sur là où on va aller chercher les 30 milliards qu’il faut… L’autre jour, je passais devant l’Elysée et par une fenêtre ouverte, j’entendis :« Valou, tu peux ramener un peu de pain blanc de la cuisine s’il te plait ? » Réponse de la Valou en question : « Y’en a plus, reste que du noir… »

L’étau se resserre, à la différence des taux d’ailleurs : on cherche des petits milliards un peu partout, Migaud a été envoyé au charbon cette semaine pour « tester » l’idée de rogner sur la politique familiale : retraités, alloc, réductions des indemnités chômage des cadres… bref, on lance des bouteilles à la mer histoire d’observer les réactions… Mais si les français sont anesthésiés par le mariage-pour-tous-les-médias, ce n’est pas le cas des nouveaux-meilleurs-amis de Normalito, les marchés financiers : les taux d’intérêts des obligations du Trésor ont commencé à remonter et la différence de rémunération des émissions française et allemande s’accroit.

Même Bayrou se rend à l’évidence : il se voyait en Mario Monti français, le recours du président et depuis quelques semaines il a compris qu’il n’avait aucune chance, Sa Normalitude lui préférant en cas de coup dur, un Louis Gallois apolitique au poste de Premier Virable. Ainsi, le béarnais se voit contraint de taper sur le gouvernement après l’avoir couvert de louanges qui, il est vrai, sonnaient quand même un peu creux… « On sent un flottement du côté du gouvernement, de la majorité, parce qu’on ne voit pas la politique qui va permettre de répondre aux causes de cette dégradation que nous avons sous les yeux » nous dit plus loin le Béarnais mardi. Encore est-il trop gentil: le gouvernement ne peut pas décemment être pitre à ce point-là : il sait qu’il doit absolument faire l’inverse de ce qu’il a fait jusqu’à maintenant ! Mais faut se mettre à sa place : venu de la droite, il pensait pouvoir gagner quelques miettes dorées sous la gauche… Mais c’était compter sans un attelage rouge-vert-rose aussi hétéroclite qu’ingouvernable ! Donc la croissance française en 2013 à la sauce béarnaise sera au mieux de 0%, rejoignant tous les économistes un peu sérieux qui annoncent une récession sévère. Quand on sait qu’il faut entre 1,5 et 2 points de croissance pour que économie française crée des emplois, on se dit que l’engagement de Normalito et de sa bande de bras cassés d’inverser la courbe du chômage dès 2013 n’est pas prêt d’être tenu, lui non plus !

Courage, taxons ceux qui ne votent pas pour nous ! Comme le courage n’est pas la vertu première de ce gouvernement et du président, loin s’en faut, plutôt que d’annoncer des coupes dans les dépenses, ce qui reviendrait à attaquer frontalement le cœur de son électorat, on cherche à prélever encore et toujours de nouveaux impôts… Et comme toujours, sur ceux qui sont suspects de ne pas voter pour Normalito qui vont trinquer. Jusque là on avait tabassé à peu près tous les électorats de droite : les entreprises, les patrons, les riches, les investisseurs, les créateurs d’entreprises… Et quand on ne leur fait pas les poches, on les humilie via le mariage-pour-les-quelques-gays-qui-le-demandent. Désormais ce sont les familles nombreuses qui sont sous le feu gouvernemental… Sans rire, Aubry les appelait les « MATEJ », les Ménages Aisés Ayant Tiré leur Epingle du Jeu. En clair, des couples de cadres, provinciaux et catholiques, parents de 3 enfants ou plus. C’est à dire ceux qui contribuent déjà énormément à la collectivité via leurs impôts et leur consommation sans rien demander en retour et qui représentent surtout les français qui coûtent le moins à la société ! Inique. Il faut que le petit lieutenant du Sahel se souvienne du proverbe chinois qui dit que « quand le riche maigrit, le pauvre meurt ».

Familles, je vous hais ! Pour trouver le pognon qui manque, pas question d’économies sur les fonctionnaires, les traitements de l’état, les gabegies des collectivités locales… non pas du tout. Par contre, aller taper dans la politique familiale, oui ! 3 pistes sont à l’étude : la première, c’est la fiscalisation des allocations familiales. On considère que ces allocations sont un revenu et elles sont alors intégrées dans le calcul de l’impôt. Avantage pour les socialistes : la fiscalisation concernera les familles qui paient un impôt sur le revenu, donc les « riches » ! Deuxième piste : la mise sous condition de ressources. Encore plus direct : si tu es « riche », tu n’auras plus droit aux allocations familiales… Troisième piste : désindexation, autrement dit la fin de la revalorisation automatique annuelle. Dans cette option, tout le monde y passe, quoi ! Une fois ce petit tour d’horizon des possibilités de taxes supplémentaires, il faut rappeler les principes de la politique familiale en France. 1. Les prestations ne sont pas imposées parce que jusqu’ à maintenant, elles n’étaient pas considérées comme un revenu mais comme une compensation de charges. 2. La politique familiale n’est pas un outil de justice sociale ou de redistribution. Elle est dédiée à la natalité du pays, les allocations sont donc (jusqu’à aujourd’hui) universelles. C’est d’ailleurs une réussite française : on a une natalité parmi les plus élevées d’Europe. Mais comme l’exécutif est dans une logique destructrice de tout ce qui fonctionne à peu près…

On a les alliés qu’on peut ! Je ne sais pas qui est le plus embarrassé des 2 rigolos qu’on a vus copains comme cochons cette semaine : Normalito était en Grèce pour soutenir le gouvernement local dans sa demande, vaine, d’une politique de relance (comprenez de création de dette !) auprès de Bruxelles. Sans doute est-il allé chercher le soutien d’un pays dont la puissance et l’influence sont au top face à l’Allemagne. C’est vrai qu’aller fustiger l’austérité germano-anglaise sur le parvis du palais présidentiel grec, il fallait oser, notre président l’a fait. Un conseil, les gars : quand on est derniers de la classe, on évite de prendre la maitresse à partie en lui expliquant crânement que sa manière de noter est particulièrement inappropriée ! Fidèle à ce qui lui sert de pensée, Hollande est en fait sans limite dans le renversement des valeurs !

Fausse guerre et vrai enlisement ! Notre petit lieutenant avait décidé comme un grand de « détruire les terroristes », d’un air martial à peine sur-joué ! Et puis les soldats français avaient mis en déroute, dixit l’Etat Major, les pick-ups Toyota surarmés, libérant ville après ville, village après village. Tout allait bien dans les meilleur des mondes, on fanfaronnait à l’Elysée et les sondages frémissaient. Curieusement, Fabius, qui aurait dû être en première ligne, est resté très en retrait de cette affaire. En fait, un conseiller en off, reconnaît lui avoir donné le conseil suivant, au moment de l’engagement présidentiel : « reste en dehors, ça sent l’Afghanistan à plein nez. L’état de grâce guerrier, s’il y en a un, n’est jamais durable. Surtout quand l’opinion se rend compte qu’une guerre, c’est des morts ! ». Et bien le petit bonhomme y est : la situation a cessé d’être « militaire », elle est maintenant « insurrectionnelle » avec des équipées meurtrières, des individus disséminés en ville, ultramobiles et ultra violentes. Et cette semaine, l’armée déplore la mort d’un légionnaire du 2° REP (mardi) et l’enlèvement d’une famille de 7 personnes, dont 3 enfants, au nord du Cameroun, événement qui n’a évidemment rien à voir avec notre action au Sahel (Le Drian). D’une situation de guerre idyllique pour l’Elysée, on a atteint en 48H une situation critique au point qu’on improvise pour le corrézien sur la défensive une conférence de presse en direct d’Athènes sur les événements africains. Histoire de montrer que le capitaine est bien sur le pédalo. Mais l’exercice ne trompe personne : le ton est clairement défensif. Et les sondages replongent… Et les vraies questions se posent : que se passera-t-il si la France part ? Ces ennemis si prompts à détaler devant nos petits bleus ne vont pas avoir la mauvaise idée de réapparaitre aussi vite qu’ils ont déguerpis ? Et avons-nous eu raison de venir en aide à un régime corrompu issu d’un coup d’état, comme aux plus belles heures de cette éternelle Françafrique tant décriée ? Sérillon ne doit pas en revenir : et oui mon gars, même la guerre, c’est plus ce que c’était !

Montebourg contre les Titans ! Le vicomte Arnaud pensait pouvoir ferrailler contre le capitalisme mondial, désigner les patrons voyous à la vindicte populaire, invoquer la force du « Made in France » pour terrasser les suppôts de la finance internationale : « Non, la France ne veut pas de Mr Mittal » clamait-il sur des haut-fourneaux de Florange, bien campé dans ses Berlutti à 5000 € la paire! Et puis à l’épreuve des balles, autrement dit dans la vraie vie, tout le monde a bien vu que les gesticulations outrées de collectiviste du nouveau siècle étaient totalement contre productives. Pire, cette semaine Les Echos ont rendu public un courrier que le groupe Titan, un temps approché pour reprendre le site Goodyear d’Amiens, a envoyé au ministre. Sans appel. Ce n’est pas le premier venu, ce Titan : c’est un fabriquant américain de pneus agricoles, plus de 2 milliards ½ de CA. « Dear Mr Montebourg », écrit Mr Taylor, PDG du groupe en réponse au mini-ministre qui lui demandait de reconsidérer sa position sur le site. « J’ai visité ce site plusieurs fois, et les ouvriers ne travaillent que 3 h par jour environ. Je l’ai dit aux syndicalistes CGT qui m’ont répondu que c’était comme ça en France. Vous voulez que nous démarrions une négociation mais nous ne sommes pas aussi stupides que ça. Nous allons donc investir en Chine ou en Inde pour produire les pneus dont les agriculteurs français ont besoin. Gardez vos soit-disant ouvriers, Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens Nord ». Ce courrier témoigne d’abord du déficit terrible dans lequel l’exécutif socialiste, leur ministre improductif et leur politique ravageuse ont plongé l’industrie française : un déficit de crédibilité et de réputation. Il prouve ensuite qu’une fois encore, la CGT a sacrifié un site industriel, des emplois, des vies sur l’autel de l’idéologie communiste. La CGT a répliqué d’ailleurs mercredi matin par la voix de Mickael Wamen, son représentant sur place, au micro d’une radio publique évidemment : « cette lettre vient d’un déficient mental (sans rire) et heureusement que nous avons été très vigilants et su éviter le pire en faisant en sorte que cette personne ne puisse devenir l’acquéreur de cette usine ». Redresser la France passera, un jour ou l’autre, par la dissolution de ces activistes.

La 1° journaliste de France se fâche contre… son patron! Le Canard Enchainé nous a fait partager cette semaine le dernier épisode de la saga journalistico-politico-tweeto-élyséenne. Grandiose. Les faits : en Une de son édition du 7 février, le magazine annonce une « pause amoureuse » pour illustrer Normalito et sa sorcière en balade. A l’intérieur, 4 pages consacrées aux 2 supra-normaux. Le ton est dans la lignée de tous les articles du canard, conciliant et mièvre. Elle devrait le savoir, elle y est employée depuis de nombreuses années. Hors, en découvrant cet article, la 1° chroniqueuse de France prend son téléphone pour appeler le patron de la rédaction, accessoirement son patron, et lui tient ce langage fleuri : « je viens de découvrir ton journal de merde, des photos de merde, pour un journal qui fait de la merde ». Et elle s’y connaît, ça fait des années qu’elle est gratte papier dans ce magazine… Du côté du cabinet de la perruche, on calme le jeu, même si on reconnaît que la mégère a bien appelé le patron de la rédaction pour lui manifester son fort mécontentement ! Faut dire qu’elle est un peu tendue, Valou, depuis que son rejeton lui joue « En cabane au Canada » pour usage de stupéfiants… Donc si on résume : c’est l’histoire d’une journaliste de très grande qualité, employée dans un journal de merde, qui insulte un patron de presse indépendant, en l’occurrence le sien, son nouveau statut l’y autorisant ( !!) puisqu’elle est devenue la copine du président de la république et qu’à ce titre, elle dispose d’un cabinet à la Présidence qui prend le temps de rédiger un communiqué pour calmer le jeu. Pendant ce temps, l’ex est enfin recasée : vice-présidente de la Banque Publique d’Investissement, nouveau machin hollandais. C’est vrai qu’en tant qu’actionnaire investisseur, l’état a toujours fait ses preuves… Normalito a donc filé la présidence à son meilleur pote, et la vice-présidence à son ex. Elle est belle, ma république, hein ? Je vous laisse, je vais vomir.

 

source : 24heuresactu.com

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Les Royalistes dans la Résistance

Conférence de Marc Savina (vidéos)

Les vendredis soirs, à l’exception des périodes de vacances, le Centre Royaliste d’Action Française (10, rue Croix-des-petits-champs) ouvre ses portes à tous pour des conférences gratuites sur des sujets historiques ou d’actualité. Pour vous tenir informé des conférences à venir, reportez vous à la partie agenda du site, et pour savoir à quoi ressemblent ces conférences, jetez donc un œil à celle-ci qui traite brillamment de ce sujet méconnu : les royalistes dans la résistance !

 

 

Jean-Baptiste Biaggi, résistant et membre de l’Action française

membre de l’Action française

Jean-Baptiste Biaggi, résistant et membre de l’Action française

A l’image des jeunes lycéens qui manifestèrent le 11 novembre 1940, c’est de l’Action française que vinrent les premiers résistants. Des noms comme ceux d’Estiennes d’Orves ou du maréchal Leclerc sont dans toutes les mémoires. D’autres, moins connus et innombrables, prouvent qu’il était possible, si ce n’est logique, d’être résistant quand on était royaliste.

 

Comment avez-vous connu l’Action française ?

Jean-Baptiste Biaggi : dans mon petit village de Cagnano, en Corse, il y avait un curé, Ange Giudicelli, qui était maurrassien. Il y avait aussi un marin retraité abonné à l’Action Française. Je lisais donc l’Action Française, malgré l’interdiction du vatican. Ensuite j’ai été étudiant d’Action française et délégué de l’Action française à la faculté de droit. et c’est moi qui à ce titre, faisais le discours de bienvenue de Charles Maurras qui tous les ans, venait présider le banquet des étudiants d’Action française. J’assistais régulièrement à ses conférences.

Quel fut votre parcours dans la Résistance ?

 Jean-Baptiste Biaggi : Durant la guerre, j’ai combattu, j’ai été blessé. Déclaré inapte à tout service, j’ai passé ma convalescence à Marseille, où je marchais avec deux cannes. C’est là que, par hasard, je rencontre Alain Griotteray. Nous sympathisons et il me demande d’organiser des passages de courriers, de renseignements vers l’Afrique du Nord. A partir de 1942, j’ai organisé le passage par l’Espagne de volontaires. Je continuais aussi à fournir du renseignement. Vous savez, le renseignement, c’est beaucoup plus utile qu’un petit meurtre à la sortie d’un métro parisien. Et puis ça ne provoque pas de représailles sur la population. On se fait prendre, on est fusillé, tout au plus avec ses complices. Mais le charcutier du coin et l’institutrice du village voisin, ils n’ont rien.Je suis allé quelques fois à Vichy, pour faire du renseignement. J’y ai rencontré un ancien camarade de Droit, Joseph Barthélémy, devenu ministre de la Justice de Vichy. Il m’a dit : "A Vichy, il y a plus de résistants que partout ailleurs !"

Ensuite, j’ai été arrêté et mis dans un train de déportation vers Bergen-Belsen. De ce train, je me suis évadé, grâce au corset médical qui me maintenait depuis mes blessures au ventre et au dos. Grâce à l’abbé Le Meur, et à la complicité d’un gardien du camp qui voulait déserter, j’ai remplacé les baleines du corset par des scies à métaux et un tournevis.J’ai ensuite organisé une évasion massive du convoi. Durant le transport, nous sommes quarante-cinq à avoir tenté et réussi l’évasion ! Pour cela, nous avons dû maîtriser les autres prisonniers qui menaçaient de nous dénoncer aux SS ! J’ai repéré le meneur, j’ai saisi mon tournevis, le lui ai mis sur le ventre et je lui ai dit : "Maintenant tu fermes ta gueule ou je te crève !" Il a compris. A cinq, nous avons gagné un petit village, où nous avons été hébergés et cachés par le jeune curé de la paroisse. Puis nous nous sommes procurés de faux papiers grâce à ce curé et au maire corse du village ! Nous avons même dormi dans les salons de la préfecture !De retour à Paris, j’ai repris mes activités à Orion jusqu’à la fin de la guerre. Puis j’ai rejoint les Commandos de France.

La doctrine maurrassienne a-t-elle influencé votre engagement dans la résistance ?

J.-B. Biaggi : c’est véritablement la haine des Allemands qui a motivé mon engagement. L’amour de mon pays martyrisé par ceux que nous appelions "les Boches", et la germanophobie en soi. Il n’y a pas eu de complication dialectique ou intellectuelle, comme chez certains qui ne résistent qu’à partir de 1941 par pure stratégie idéologique. Nous avons eu l’instinct de la Résistance, car Maurras nous avait parfaitement formés. Les Allemands étaient chez nous ; ils ne devaient pas y rester. Donc il fallait les chasser. C’est ce à quoi nous nous sommes employés. Nous avons tenté de toutes nos forces, de chasser les envahisseurs. Ce dont nous avions conscience, c’est de l’intérêt supérieur du pays. C’est ça, le fond de la doctrine maurrassienne. Que Maurras ait eu une autre méthode que nous pour remédier à la crise, c’est conjoncturel. Je le dis très franchement et même fièrement : j’ai toujours été maurrassien ; je le suis toujours resté ; et à mon âge, je crois bien devoir vous dire que je le resterai toujours. La Résistance était un réflexe patriotique. L’école politique qui enseignait le patriotisme au plus haut degré, c’était l’Action française.

 

Un dernier mot sur Maurras ?

J.-B. Biaggi : Il faut raconter une anecdote de Marcel Jullian répondant à un proche du général De Gaulle qui, après la victoire, lui reprochait son attachement à Maurras, coupable d’intelligence avec l’Allemagne : "Vous avez très mal choisi, monsieur. Maurras avait toutes les formes possibles de l’intelligence, sauf celle là !"

 

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